vendredi 11 décembre 2009

01h06mn

Changement à Miromesnil pour prendre la ligne 9 direction Pont de Sèvres. Dans la rame, se laisser porter par ce chemin long jusqu'à la station Billancourt. Wagons déserts à l'approche de la Seine. Puis complétement seul sur ma banquette. Je glisse. Les arrêt en station sont devenus court. Le chauffeur doit-être pressé. "Billancourt" défile pour me réveiller. Je sors. Emprunte le chemin des ouvriers pour rejoindre le Trapèze. J'abandonne le calcul de l'air. Je longe, ce qui reste du mur, sans m'arrêter depuis la place Nationale empruntant la rue Yves Kermen passe devant ce qui était la porte de l'avenue Emile Zola, traversant le trapèze jusqu'au pont de l'île Seguin. Je me résigne à tricher en passant par "le cour de l'île Seguin". Immeubles en construction, ouvriers encore exploités et refuse de prendre le nouveau pont dans le prolongement de la rue. Préfère rejoindre le quai Stalingrad. Passe devant un nouveau café. Le nom : Renaud. Faute d'orthographe où de jeux de mots? Martine Sonnet se posera toujours la question. "soit on avait voulu écrire "profils", soit plus vraisemblablement "profilés" dans Atelier 62. Une faute de dactylo selon Martine Sonnet. En tout cas, ce ne fut pas ma grand mère, elle service des payes en 1966, qui fit la faute. Désolé, j'aurais voulu vous donner la solution mais en 1956, elle était dans son petit une pièce au RDC du 57, rue du vieux pont Sèvres. Elle ouvrit peut-être la fenêtre qui donner sur la cour de terre battue pour évacuer la forte humidité avant que son fils et sa fille ne rentre de l'école et son mari, de ces gardes à la Régie...
Une petite heure m'aura fallu pour fermer le tour du trapèze par la rue de Meudon, passant devant un foyer de travailleurs immigrés et retrouver la place Nationale déserte. On voit toujours deux trois silhouettes de retraités, peut -être O.S., discutant sur un banc.

jeudi 3 décembre 2009

MSa62. Administratif.

Se confronter. Des choses évidentes. Moins aujourd’hui. Echec administratif puis écrit. Difficultés.
Aujourd’hui. Après avoir fuis. Retrouvez devant moi, ces deux murs . Les franchir. Comme je peux. Sans recevoir les questions. Seuls. Sans personnes. Faire la courte échelle ? Pas assez solide. Seule ma tête. Puis mes jambes. Les bras. Attraperont les rebords. Briques coupantes. Mettre des gants. Les feuilles coupantes. Trapèze. Calculer l’air. Vider de sa substance. Des traces. Trous. Camions. Rien. Autres papiers. Malheureusement administratif. Construire ce que je déteste. Prendre la barre à mine. Tracé. Le récit. Retrouver les traces. MSa62. Repasser. sans écraser. Les miennes. Suivre. Les deux couleurs. Transformer. en une.

vendredi 20 novembre 2009

15 ans sous un escalier


Eckartswiller, Bas-Rhin (67)

Vacances d'hiver, vacances d'été, week-end, travaux... Je suis passé devant ces vielles valises qui ont servit la première fois vers 1950 pour accompagner le déménagement par le train de ma grand mère de l'Alsace à Boulogne-Billancourt. La seconde fois quand elle décida de retourner vers sa région vers 1997.
Mon père les trouva, remplis de papiers administratifs lié à la Régie Renault, carte "d'identité" de Renault de son beau-père, lettres d'embauches, photos... Dans la nouvelle maison familiale car celle d'Alsace nous a été arracher par la construction d'un autoroute et d'une signature faite à la grand mère, Marguerite Duquesnoy Wurtz, par la famille pour la déshéritée, depuis décèdée. Il les déposa, je suppose, sous l'escalier en se disant qu'il s'en occuperait. Un déménagement, une grand mère déraciné de sa ville d'adoption, un cancer et les valises restèrent à l'ombre. Cancer qui monopolisa notre intention jusqu'à son décès qui mit un voile sur ces deux valises.
Pratiquement dix ans ont passé et à force de les voir, je les ramené de l'humidité pour les ouvrir.
Lié les anecdotes pour en faire une mémoire. L'humidité hivernale rongea ce passé qu'il me faut recomposé rapidement.

mardi 20 octobre 2009

A/R


Des mois d'absences... Fermeture presque finit... Des amis partis sur un fond sonore bruyant plein de parasites... Les mots commencent à arriver car la valise va être ouverte d'ici quelques semaines... La caméra tourne face à la démolition éteinte de la Fonderie et de la construction d'immeubles de "standing" en plein sur le Trapèze de Billancourt... nouveau projet(s)... J'ai pris un allé pour une fiction pour un retour sur mon histoire minuscule face à la grande... A bientôt...

PS: Petit message à Jean Nouvel : Il nous reste les pavés de la place Nationale éclatant le pauvre bitume.

vendredi 22 mai 2009

le chemin est dure à trouver


en attendant d'aller ouvrir la valise plein de souvenir sur les années Billancourt qui traine dans un grenier. Voici la première vision de l'intérieur de la fonderie de Vernon.

dimanche 3 mai 2009

Existence face à une crise (parmis tant d'autres)


Face à toutes les fermetures et plans de licenciements qui sévissent, un extrait du livre DAEWOO de François Bon:

«Après coup, oui. Au moment où il a vendu l'usine précisant bien: - Et voilà, il ne nous reste plus que le, murs et le terrain ... On n'a pas osé lever la main, dire ce n'est pas possible. Dire: c'est à nous et n'y touchez pas . Pourtant, un pincement au cœur, certainement: il n'y aurait rien de toi qui passerait comme ça à ce qui entoure? On ne passe jamais indifférent devant une maison qu'on a habitée, un immeuble où on a eu sa chambre ... Et peut-être que ça nous faisait ça parce que c'était vide, que tout le reste, les Fenwick, les tables et chaises, c'était déjà évacué. Ou alors quoi, le souhait :'le tout cela ne soit pas vrai, que c'était comme une formalité désagréable, mais justement que s'ils vendaient tout, notre place à nous demeurait, qu'on pourrait dès le lendemain la reprendre? Il y avait des acheteurs venus de loin, et personne pour se mélanger. Quarante personnes, en costume ou tailleur, et on leur avait mis des chaises (les chaises de cantine, je les ai bien reconnues), qui levaient le bras ou faisaient simplement oui de la tête, comme si tout ça c'était évident, pas plus qu'acheter une voiture d'occasion ou un meuble en brocante. Tout ce monde poli, lisse et bien rasé ... »

samedi 25 avril 2009

tendre l'oreille

Musique qui accompagnera les personnages de FERMETURE dans leurs errances, voici un extrait:

Compositeurs : David Bourdet, Alexandre Gautherin et Emmanuel Strohm


Images : © Jérôme Wurtz

mardi 21 avril 2009

(r)approche



Il faudra attendre encore deux ans pour que je puisse construire un scénario à partir de ces deux éléments : la fonderie et l’île Seguin. C’est lors d’un cours dirigé par David Farroult à Paris III sur la construction de l’espace sonore qu’il m’a été possible d’écrire un scénario et de réaliser un court-métrage de dix minutes maximum. Cette première version de Fermeture loin d’être aboutis ne se réalisera pas pour de multiples problèmes. Je partirais un week-end dans l’espoir mitigé de le tourner sur cette base qui était fragile avec une équipe réduite mais la caméra tomba en panne (une journée de rush inutilisable). Tout recommencé mais cette fois là j’irais voir ce qu’il reste de l’île Seguin et faire des recherches photographiques plus approfondies de la fonderie.

Images : ©Jérôme Wurtz

lundi 13 avril 2009

LIBERATION du 25 mai 2004



remonter la Seine



Avant de revenir, je me suis souvenu d’une après-midi à la fac de Paris III, le Libération du 25 mai 2004 sur mes genoux. J’étais avec des amis syndicaliste menant campagne contre la réforme de la sécurité sociale, nous parlions et je vis sur le bas de la couverture un titre « Billancourt, ultimes images ». Je vais directement à l’article et je découvre en lisant le début, la démolition de l’île Seguin. Cet article éveille plein de souvenir de mon père nous racontant sa jeunesse à Boulogne-Billancourt et de ma grand-mère qui y travaillait. Tous les deux décédés en 2000, il me reste plus qu’un souvenir de ce lieu. Dans mon enfance, nous étions ma famille et moi en voiture sur les quais de Seine de Billancourt et nous sommes passé devant. Mon père conduisait et il nous dit que c’était là où à travailler notre grand-mère. Depuis la lecture de cet article, il y a cette réminiscence visuelle de la fenêtre de la voiture où passe un bâtiment flou au milieu de l’eau qui revient continuellement et qui restera toujours présente. Ce souvenir qui se présente encore une fois de plus me fait comprendre l’importance que l’île Seguin prendra dans ce film et ce qu’elle représentait pour mon père et tous les ouvriers de Renault. Je sentais en moi un deuil et une nécessitée présente de construire une mémoire de ce corps social oublié qu’il soit fictionnel ou pas.

mercredi 8 avril 2009

l'approche

De cette première intrusion dans l’usine en friche, qui est en fait une fonderie, j’en retiens une étrange impression. Lieu mort, entouré de voies d’écoulement routier et fluviale : route de Rouen et de la Seine. Deux moyens de parvenir à Paris ou quitter cette ville pour aller à Rouen et voir Le Havre. Entre ces deux axes cette usine où l’érosion s’active. Plus d’ouvriers, que des « mauvaises » herbes, dégradation et pillage de tout ce qui est vendable (câbles, métaux…). Il ne reste que le corps architectural mourant. Lors de cette première visite, je n’ai osé m’introduire dans le bâtiment. Je ne voyais rien à l’intérieur. Juste des tons de noir et grisâtre. Effrayé je rejoignis les quais.

samedi 4 avril 2009

première vision janvier 2005

image: ©Jérôme Wurtz

FERMETURE un film de jérôme wurtz

Au commencement de l’année 2005, je me promenais sur les quais de Seine de Vernon (27).
Je vis cette usine semblant être sans activité. J’entrevois un trou dans un grillage. Je pose mes pieds pour la première fois sur ce lieu. Début de rencontre, formation d’un imaginaire et de la naissance d’un futur film. Ici, dans ces pages va être décrit le travail de plus de trois ans. De l’écriture jusqu’à sa réalisation. Du questionnement du patrimoine ouvrier et de ma place dans mon passé familiale.

image: © Jérôme Wurtz