lundi 13 avril 2009

remonter la Seine



Avant de revenir, je me suis souvenu d’une après-midi à la fac de Paris III, le Libération du 25 mai 2004 sur mes genoux. J’étais avec des amis syndicaliste menant campagne contre la réforme de la sécurité sociale, nous parlions et je vis sur le bas de la couverture un titre « Billancourt, ultimes images ». Je vais directement à l’article et je découvre en lisant le début, la démolition de l’île Seguin. Cet article éveille plein de souvenir de mon père nous racontant sa jeunesse à Boulogne-Billancourt et de ma grand-mère qui y travaillait. Tous les deux décédés en 2000, il me reste plus qu’un souvenir de ce lieu. Dans mon enfance, nous étions ma famille et moi en voiture sur les quais de Seine de Billancourt et nous sommes passé devant. Mon père conduisait et il nous dit que c’était là où à travailler notre grand-mère. Depuis la lecture de cet article, il y a cette réminiscence visuelle de la fenêtre de la voiture où passe un bâtiment flou au milieu de l’eau qui revient continuellement et qui restera toujours présente. Ce souvenir qui se présente encore une fois de plus me fait comprendre l’importance que l’île Seguin prendra dans ce film et ce qu’elle représentait pour mon père et tous les ouvriers de Renault. Je sentais en moi un deuil et une nécessitée présente de construire une mémoire de ce corps social oublié qu’il soit fictionnel ou pas.

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