lundi 5 avril 2010

valise_02


Combattre l'humidité est une chose complexe. Valises sous un escalier dans l'humidité normande. Scanner au plus vite, aller plus vite que la moisissure. Les seuls exemplaire des lettres d'embauches de André Duquenoy, mon grand père par alliance, ont souffert. J'ai essayé de contacter Renault pour consulter le dossier de mes grand parents mais cela demeure très difficile et bureaucratique. Étonnant de leurs parts. Je vais encore essayer, après j'abandonne.
Croire que le combat se limite à essayer de sauver le peu qu'il reste de Renault-Billancourt, en s'obstinant avec ma caméra, d'aller régulièrement filmer la lente construction d'immeubles, sur le trapèze ne peut être qu'une partie. Déchiffrer ce qui disparaît. Combat des plus ordinaire mais complexe. Comment nettoyer ces feuillets fins et devenus fragile. Prendre un pinceau et essayer d'enlever toutes les couches de salpêtres? Et pouvoir tout déchiffrer et dessiner un parcours dans l'usine. A priori, André aurait commencé comme tout ouvrier de chez Renault, O. S. le 24 janvier 1934 puis aurait quitté l'usine en septembre 1939 pour une guerre. Laissant derrière lui sa femme. Fit prisonnier, il ne rentrera à Billancourt qu'après être passé par un camp de prisonnier de guerre en Allemagne. Il rentre et trouve une femme, face la dureté de la vie ouvrière, devenue alcoolique. Ré-employé le 20 juillet 1945 par Renault, tout fraichement nationalisée : "Pour la société Anonyme des Usines Renault, pour la Régie Nationale des Usines Renault".
Étrange titre. On sent une hésitation entre public et privé. Cela restera, car aucun ouvriers ou employés de chez Renault n'aura le titre de fonctionnaire d'Etat. Juste le prestige d'être "un renault". Rien que ça et le regard tourné ver le vide du trapèze.
André sera employé "comme gardien pour un poste doux" pour l'effort de guerre. Reprendre son travail sur les traces encore fraiche des bombardements. Quelques années plus tard, sa femme décédera. Il se retrouve seul avec sa fille Andrée. Au vues des heures incompatibles de travail : soit 6h - 14h ou 14h - 22h, il ne peut s'occuper de sa fille. Il doit trouver une femme, pour se re-marier. Son regard va se tourner vers l'Alsace où une certaine Marguerite Wurtz a fait naître un enfant, Jean Claude, le 28 novembre 1949, déclaré "né de père inconnu". Tout cela se passera de romantisme : Par agence patrimoniale qui devait bien fonctionner après la guerre. Je me demande si l'Etat n'avait pas créer une Agence. Cela est possible. Mes recherches me le diront. J'ai retrouvé quelques trace de cette correspondance. Elle prendra vie plus tard. Peut-être dans le film. On verra ou elle voudront aller.

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