lundi 21 novembre 2011

Sortie de route_03

Ile Seguin_e

Des escaliers qui mènent nulle part, les sorties de la piste d'essais bouché pour le besoin d'un cirque, des fosses à presses transformées en bac à sable et cette vue par delà la fenêtre d'atelier qui demeure comme seul trace précaire : la vision du poste de travail sur Meudon. Des multitudes de vues bouchées, sauf une. Là pour rendre justice aux regards et au pas des ouvriers qui sont passés devant. Lieu où ils posaient, une seconde, leurs pensées en dehors de l'usine. L'enfer de tout un chacun mais fier de ramener la paie de la dernière quinzaine puis une dernière fois avant de le laisser au vide.











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vendredi 11 novembre 2011

empreinte_08

Ce genre de date, le 11 novembre, ça remue toujours un peu les souvenirs. En tout cas, on essaye. Se matérialiser l'inconnu de la guerre comme la grand mère en 1915 sous les bombes française en Alsace donc l'Allemagne. Ce Rhin, fleuve de la discorde. La langue, l'alsacien trop confondu avec l'allemand. Un père qu'on insulté de "boche" dans le ruisseau de Billancourt. Chose vécu et raconté par les parents. Des mots et paroles importantes.

Mais un souvenir vécu mettra un point final sur la guerre et en particulier celle des poilus, des femmes aux usines pour construire les chars et obus du père Louis Renault.

Petit, sept ou huit ans, de passage à Verdun chez des amis, nous sommes allés voir ce que c'était. Peu d'images me reste. Un lieu fermé et sombre ou peu de lumière passe. Une forte peur qui me conduisit dans les jambes de l'amie de mes parents, croyant être celle de ma mère.

Puis un souvenir précis se construisit sur la bibliothèque de la maison. Deux petit soldats de plomb de cinq centimètres. Un français, un allemand. Un de chaque pour représenter l'impensable et le caractère absurde de la guerre. Un français pour le grand-père de ma mère et l'allemand pour celui de mon père.

Ce jour de visite à Verdun, mes parents qui se rendent compte que chacun de leurs grand-père avait combattu à Verdun des deux côté du front. Deux personnes qui aurait pu s'abattre mutuellement, coupant toute histoire ouvrière à Billancourt, une aventure en Indochine et une rencontre de 73.

Deux petit soldat côte à côte sur la bibliothèque pour ne pas oublier cette absurdité. Les mettre dans sa poche pour les amener à l’école, les montrer aux copains, à la maitresse, dire et casser la pointe du casque prussien. Les reposer, sans rien dire pas loin des b.d. de Tardi.

Sortie de route_03

ile Seguin_d

Errance dans les couleurs face à l'extérieur qui essaye de s'introduire dans un lieu caché aux trafic fluvial.











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mardi 1 novembre 2011

Sortie de route_03

Ile Seguin_c

Arrivée dans la partie Ouest, côté Meudon. Difficile de savoir l'activité passé. J'ai beau avoir chercher dans l'inventaire. Il n'y a plus que ces poteaux de béton devenu colonnes d'argiles de couleurs rares.











Série sur l'île Seguin : _a _b

lundi 31 octobre 2011

Royaume



Se promener un dimanche ensemble, faire le tour, pour nous faire connaître le Trapèze. Après un déjeuner automnale, se dégourdir les jambes et faire le tour du propriétaire.

Je suis tombé sur cette famille. J'aurais voulu vivre cela. Après quoi je cours, je marche, je me fatigue depuis quelques temps.

Mes parents, mon frère et moi. Juste le temps d'une après midi. Marcher ensemble sur les terrains neufs. Nous raconter le travail des grands-parents.

Portrait de famille que j'aurais voulu pour nos mémoires. Pour que notre mère voit ses fistons et son mari ensemble. Après l'adolescence alors qu'ils sont devenus des hommes.

Traverser l'avenue Emile Zola et peut être que les Houillez auraient été là. Partager encore.

Il n'y a plus que les nuits pour cela. Voir la campagne normande sous les lumières printanière chaude, le voir arrivé devant soi, se prendre dans les bras et annonçant inlassablement la même chose depuis dix ans.

Entendre au réveil Les Aventuriers de François de Roubaix, musique de notre film. Regarder cette image. Se rapprocher et créer ce royaume.

jeudi 27 octobre 2011

Sortie de route_03

Ile Seguin_b

La piste d'essais devant soi. 2600m à l'époque, une partie faite de mauvais pavés pour tester la robustesse. Aujourd'hui un long corridor plongé dans une obscurité qui me rappelle l'ouverture de Orange Mécanique. Moment et lieu bloqué. Soutenu et caché. Coller son œil aux persiennes. Ne voir que le blanc. Ne trouver que des sorties bouchée par un cirque à la naïveté du retour du populaire sur l'Ile. Oublier la fragilité sous nos pieds et voir au dessus de nous sans le vouloir.












Série sur l'île Seguin : _a

lundi 17 octobre 2011

sortie de route_03

Ile Seguin_a

Depuis le temps que je tourne autour. Réussir à s'infiltrer dans ce qui reste de la Forteresse : L'entrée de l'usine Place Nationale, bientôt détruite. Et les Bas Fonds de l'île. Garder pour soutenir une usine nouvelle.

Descendre les marches près du pont bleu, côté Meudon, vers les racines.





Au loin la piste d'essaie, aujourd'hui bétonné.



mercredi 12 octobre 2011

empreinte_07



Rue de Meudon, extrémité du Trapèze Est. Dernier vestige visible de l'usine avec son mur d'enceinte qui courait tout le long jusqu'au quai de Stalingrad. Dernière rue en friche. Endroit difficile pour apercevoir de l'autre côté du mur. Logique de promoteur.
Deux portails d'entrée. Rue Renault. Encerclé de bâtiment, dont le C.E, rue Traversière, l'ancienne rue des essais avant que le père Louis s'installe sur l'île Seguin.



Cette porte que j'ai tant regardé à chaque passage. Ému de la voir toujours debout sans soutient. Cette absence nous disait ce qui allait se passer. Portail vert mais devenu doré un jour d'orage hivernale, nous rappelant le passage des Mains d'Or.



Automne 2011. les murs tombent. un bout rue Yves Kermen, rue de Meudon, quai de Stalingrad. Carence et métastase de ce corps et de la mémoire malade. Un homme dans une voiture noire s'arrête et me demande ce qu'ils construisent : des immeubles et moi je lui pose la question de savoir ce qu'il y avait avant il ne sait pas. Juste extasié devant le chantier.





Ouvrier de chantier, témoin de la percé sur la rue. Travée cassant la rue de Meudon. Le coin Sud Est disparaitra. Plus de croisement entre le quai de Stalingrad et la rue de Meudon. Grande inquiétude pour le foyer des travailleurs de la rue de Meudon qui, j'espère, résistera.



Un seul bâtiment survie : le X. Celui du patron et rien d'autre. Mémoire industrielle et patronale. C'est tout.

photographies : Jérôme WURTZ

mercredi 5 octobre 2011

film_07

Face à l'Ile Seguin, il y avait une usine : Gaupillat et une ville : Meudon. Usine frontalière de Renault séparé par une ruelle. Tellement minuscule qu'on ne voyait pas la limite entre les deux. Renault prenant de trop de place dans les mémoire qu'elle a été oublié lors de l'inventaire du patrimoine industriel.
Quand Renault disparu et les industries environnantes, la Fabrique de cartouche devint le dernier témoin industriel du Val de Seine où la vision d'une cheminée en brique rouge chahuté la skyline. Une association essaya de la sauver mais Bouygues eu le dernier mot. Aujourd'hui, il reste une histoire et un combat pour sauvegarder ce qu'il restait dans le coin.
Voici une tentative d' hommage aux ouvriers, ouvrières et un lieux qui avait sa place dans le paysage.


vendredi 30 septembre 2011

valise_15

Dernière valise. Pour une dernière fois. l'objet de mon obsession doit trouvé une fin.

Bientôt (je l'espère) vous retrouverais toute cette histoire en film, en livre, en photographie dans un seul ensemble.

Elle a une fin. Envie de passer à autre chose. Quitter Billancourt pour emmener mon errance ailleurs.

Pour finir, une petite histoire : j'ai failli redémarrer ma vie étudiante en histoire pour écrire et parler sur Renault-Billancourt, probablement le reste de ma vie. Une historien me dit "quand on commence sur Renault-Billancourt on en a pour toute la vie" mais ma mère me répondit "mais tu y est depuis que tu es né". Cette réponse, d'un genre de léger tremblement terre du paysage, m’amena à prendre de la distance avec le sujet et qu'il y avait une fin à ce travail. les disparus ont besoin de repos, moi aussi.

Plus de Valise, terminer, mettre un point à tout cette histoire et démarrer la mienne. Voici les Boites Noires retrouvées.



Aujourd'hui, j'aurais du recevoir une carte de la grand mère, pour ma fête, avec un billet de vingt francs, j'aurais deviné sa légère écriture tremblotante et petite, le tampon de La Poste Boulogne-Billancourt, envoyée juste à temps pour quand je rentre le midi de l'école, le collège, du lycée, le soir, trouvé sa carte, à la date précise, puis lui téléphoné pour la remercier, entendre sa voie alsacienne, mon père veillant, il prendra le combiné pour prendre des nouvelles, attendre le week end pour lui rendre visite, continuer la vie, l'adolescence de plus en plus grande, un léger désintérêt pour tout ce qui concerne la famille, vouloir être avec son autre, les amis, mais accepter la valse du dimanche, l'A15, l'A86, le périph' vide, trouver une place rue de Vanves, monter tout haut, déjeuner, digestion devant la télévision loin des discussions d'adultes, mangeant du chocolat offert lors de l'arrivée, le meuble en pluche jaune synthétique, rempli de nos jouets d'enfant où nous pausons nos jambes agrandis, les revues, journaux de Mamie, attendre, attendre, l'ouverture de la valise(s), bien trop tard, à mes yeux, après les tempêtes familiales, la disparition totale, se trouver dans l'obligation d'ouvrir les boites noires face au manque, a part entière dans la famille, préservé pour continuer.

mardi 19 juillet 2011

film_06

Chercher toujours des films sur le Trapèze et le Losange. Pas cette fois-ci. Montrer mes images sur ce qu'on peut encore voir. De passage dans l'Anjou, regards arrêté sur ces Gueules Noires qui pourrait se différencier par Gueules Bleues. Travail de l'ardoise : extraction dans une mine à plus de 100 mètres de cette matière a reflets bleus. Se souvenir de la descente journalière d'hommes qui avait 50 ans d’espérance de vie. Retraite acquise au patronat : 55 ans.

Descente des Gueules Bleues from jérôme wurtz on Vimeo.

jeudi 30 juin 2011

#vases communicants Juillet 2011 par Loran Bart

Face à l’église de Chambon-sur-Voueize, dans la Creuse, je reprends mes griffonnages des semaines passées.

On s’y prend à l’avance, avec Jérôme.

Presqu’1 mois !

On se met d’accord pour un dessin ; je propose une approche en BD, je ne sais pas si je vais tenir, je ne suis pas doué pour dessiner les personnages.

Via Facebook, Jérôme propose le thème de la destruction. J’embraye.

Ma première idée va vers une maison en destruction, celle près de la voie ferrée.

Est-elle abandonnée ? ou pas ?

D’un côté il semble que non,

de l’autre on dirait que oui.

Elle ne me satisfait pas, cette maison, même en couleurs

Trop rigide. Seul le détail du pont est à sauver

2 jours plus tard,

Illumination ! : l’usine désaffectée de mes migrations pendulaires, à Azay-le-Rideau. Je m’y arrête un soir, après Balzac, et tente l’aquarelle. Voilà la palette des couleurs de l’usine :

Et voici le résultat :


Une autre usine me fait hésiter, une vraie, c-à-d. avec sa cheminée en briques rouges. Je m’arrête pour la prendre en photo (c’est avec vue sur l’église aux deux clochers de Chambon, à 3h de route de là, que je fais l’aquarelle d'après la sus-dite photo)

Elle est plus près du bourg aux deux châteaux, mais pas désaffectée.

Lendemain,

je m’arrête de nouveau sur le grand parking de l’usine d’Azay (qui sert aujourd’hui pour les bus au repos de Fil Vert et autres). Je zoome sur la porte.

En repartant, je remarque une maison (de contremaître ?) coincée entre deux morceaux de l’usine.

Dessiner force à regarder.

Dans la maisonnette accrochée sur le flanc des contreforts du Massif Central, elle me dit que oui, cette chute est un peu moraliste.

Je jette un œil sur le panorama, vers Evaux qu’on doit presque voir à 5km sur la gauche.

Je décide de garder ma chute.

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Pour voir ce que j'ai fait >

vendredi 27 mai 2011

film_05

Billancourt désespère. Meurt à petit feux. Fermeture programmé depuis l'arrivée de George Besse. En 1991, la CFDT négocie les départs.

Pendant ce temps là, dans l'Est, d'autres essayent et espèrent. Faire venir un chanteur qui parlent de et pour nous. L'inviter à la porte de l'usine. Vielle Tradition. Moment fort et plein de sens. Venir soutenir les mains d'or. Bernard Lavilliers fait parti de ceux là. Venu à Uckange en octobre. Dire qu'ils existent et qu'ils veulent encore. Peut-être juste le temps de quelques chansons sous une bâche bleue. La pluie. Oublier l'angoisse. Chanter notre fierté d'être.



Merci à l'Employée pour le lien vers cet extrait depuis son texte.


samedi 14 mai 2011

Sortie de route_02

Les usines. Toujours intégrées et imaginées dans la ville. Image du XXe siècle. Mais il existe des vestiges un peu partout. Résistant à la pression immobilière. Ces temples d'Angkor trouvent leurs places dans le présent.

Oublié dans la Basse Normandie, près de Flers (61) qui ont fondu la majorité des plaques d'égouts de France, au moins celle du nord de la Loire. Au sud un lieu dit. Une cité industrielle. Et son four de calcination. Visible de loin. De près il se mélange aux arbres. Sans jamais aucune possibilités de l'approcher. Juste le voir disparaître.

Série, qui un temps s'appela Ruine.






















Photographies : © Jérôme Wurtz